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Média Libre France

Cinq hommes, dont un frère d’Adama Traoré, sont jugés ce lundi pour avoir incendié un bus et roué de coups un chauffeur dans le quartier de Boyenval.

15 Octobre 2018 , Rédigé par Média Libre France Publié dans #France, #Justice

Beaumont-sur-Oise, le 23 novembre 2016. Peu de temps avant les faits, deux frères d’Adama Traoré avaient été placés sous mandat de dépôt par le tribunal dans l’attente de leur procès pour des violences commises lors d’un conseil municipal. LP/Fr.N.

Beaumont-sur-Oise, le 23 novembre 2016. Peu de temps avant les faits, deux frères d’Adama Traoré avaient été placés sous mandat de dépôt par le tribunal dans l’attente de leur procès pour des violences commises lors d’un conseil municipal. LP/Fr.N.

Cinq hommes, dont un frère d’Adama Traoré, sont jugés ce lundi par le tribunal correctionnel pour avoir incendié un bus et roué de coups un chauffeur dans le quartier de Boyenval, en novembre 2016. Des faits qui intervenaient après une décision de justice.

Un peu moins de deux ans après l’incendie du bus dans le quartier de Boyenval, à Beaumont-sur-Oise, cinq jeunes majeurs, dont Yacouba Traoré, frère d’Adama, sont jugés ce lundi devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Un procès qui intervient deux jours après que le collectif Adama a réuni un millier de personnes à Paris contre le « déni de justice ».

Les prévenus, dont deux vont comparaître détenus, contestant pour certains toute implication dans les faits, devront répondre de destruction par incendie et de violences aggravées par trois circonstances. Des qualifications pénales passibles de dix ans d’emprisonnement.

Le procès devra déterminer le rôle de chacun des prévenus, tenter d’établir qui a mis le feu ou qui a frappé le conducteur, qui est à l’origine du projet, dans ce qui apparaîtrait comme une vengeance organisée et planifiée après une décision du tribunal correctionnel de Pontoise.

La décision de justice remontait à quelques heures

Ce soir du 23 novembre 2016, deux autres frères d’Adama, décédé à la suite de son interpellation par les gendarmes en juillet 2016, Bagui et Youssouf Traoré, avaient été placés sous mandat de dépôt par le tribunal dans l’attente de leur procès pour des violences commises à l’occasion d’un conseil municipal à Beaumont-sur-Oise. Ils seront condamnés trois semaines plus tard.

 

Quelques heures après la décision des magistrats, le chauffeur de la ligne B de Keolis stoppe son bus à l’arrêt de Boyenval. Il est 22h30, c’est la dernière tournée de Mohamed, 55 ans. Il ne lui reste que quatre arrêts avant de rentrer au dépôt. Deux jeunes montent alors dans le bus et l’agressent. Une dizaine d’autres, encagoulés, arrivent à leur tour. L’homme est roué de coups, sorti du véhicule. Certains jeunes veulent faire démarrer le bus, d’autres y mettent le feu.

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« Ils voulaient piquer mon bus et savoir comment il démarrait. C’est allé très vite. Ils se sont mis à me tabasser. C’était comme dans un cauchemar. Puis j’ai vu mon bus en feu », confiait le chauffeur le lendemain des faits. Il parviendra à prévenir son chef et à fuir. « Je suis allé jusqu’au lycée et là, je suis tombé sur les pompiers et les gendarmes. » Ses blessures aux jambes, au cou et à la tête lui ont occasionné cinq jours d’incapacité. Deux passagères ont réussi par ailleurs à sortir à temps du bus.

Cinq autres jeunes jugés ultérieurement

Les gendarmes, saisis de l’enquête, ont lancé plusieurs vagues d’interpellations sur commission rogatoire, interpellant Yacouba Traoré au cours de la dernière vague d’arrestations, en novembre 2017.

Dix personnes sont au final poursuivies pour l’attaque et l’incendie du bus. Outre les cinq majeurs qui doivent être jugés ce lundi, cinq jeunes, mineurs au moment des faits, seront jugés ultérieurement par un juge des enfants. Leur cas a été disjoint par le juge d’instruction.

Cette nuit-là, quatre voitures qui étaient stationnées à proximité du bus avaient été brûlées, et deux autres un peu plus loin. Le lendemain matin, c’est un quartier de Beaumont-sur-Oise à bout de nerfs qui découvraient les dégâts, une ville sous tension. De plus, la desserte de Boyenval par les bus avait été suspendue plusieurs semaines durant.

 

Via Le Parisien

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